Guide pratique pour les seniors et PMR

La dépression des personnes âgées : une maladie bien réelle

La dépression chez les personnes âgées, longtemps considérée comme une fatalité liée à l’âge, tend à être reconnue comme une réelle maladie depuis ces dernières décennies.

Il convient donc maintenant de sensibiliser les seniors sur le caractère réel, sournois et pathologique de la dépression, de les éveiller sur l’anormalité d’une déprime qui dure et de les rassurer quant à la possibilité de les soigner.

Pourquoi la dépression n’est-elle pas systématiquement diagnostiquée comme une maladie ?

En fait, pendant longtemps, la société et le corps médical ont associé les manifestations dépressives à un état de tristesse et de mélancolie légitime avec le temps qui passe. Les pathologies liées au grand âge s’accompagnent fréquemment de symptômes proches de ceux de la dépression d’où un défaut de diagnostic approprié.

Les formes que revêt une dépression chez l’adulte, qui plus est chez une personne âgée, sont quelque fois difficilement repérables.

Et pourtant, la dépression, ignorée ou mal traitée, peut être lourde de conséquences. Des études récentes (source : INSERM 2011/publication : Figaro Santé) ont montré que les taux de suicide étaient plus élevés chez les plus de 65 ans (taux croissants avec l’âge) que chez les adolescents.

Quels seraient chez un senior les signes annonciateurs d’un état dépressif ?

La dépression peut se manifester sous des formes diverses parmi lesquelles viennent en priorité, l’anxiété qui, précisons-le, s’inscrit à la fois comme une manifestation et un facteur déclencheur et un état de tristesse qui perdure.

Par ailleurs, une extrême fatigue, un amaigrissement anormal assorti d’une perte d’appétit, un comportement agressif, le manque d’envie …sont autant de signes symptomatiques d’une pathologie dépressive.

Entre autres outils gérontologiques de dépistage : La méthode GDS (Geriatric Depression Scale) destinée à établir un diagnostic de dépression chez le sujet âgé à partir d’un questionnaire exhaustif.

Moins complet mais plus rapide, un mini GDS de quatre questions essentielles se révèle particulièrement efficace pour détecter les premiers symptômes d’une dépression chez le senior :

– Vous sentez-vous découragé et triste ?

– Avez-vous le sentiment que votre vie est vide ?

– Etes-vous heureux la plupart du temps ?

– Avez-vous l’impression que votre situation est désespérée ?

Une seule réponse affirmative pourra alerter le professionnel de santé qui sera à même d’orienter son patient vers un spécialiste.

Quelles sont les causes à l’origine de la dépression chez les seniors de plus de 65 ans ?

Il serait vain et ambitieux de vouloir dresser une liste exhaustive des causes de la dépression chez les plus de 65 ans.

Des symptômes dépressifs peuvent apparaître suite à la survenue d’événements de la vie tel le décès d’un conjoint ou de proches de la même génération, le départ à la retraite.

Peuvent notamment précipiter un sujet âgé dans une spirale dépressive :

  • certaines pathologies lourdes du type AVC,
  • des problèmes auditifs ou de mémoire,
  • l’isolement, l’absence de liens sociaux : C’est d’ailleurs sur ce point précis que les seniors ont été fragilisés durant la crise sanitaire de la Covid-19 dont les impacts psychologiques ont été considérables avec notamment la crainte du syndrome de glissement.
  • le sentiment d’inutilité,
  • des facteurs socio-économiques,
  • une souffrance chronique liée à des douleurs permanentes,
  • des accidents domestiques traumatiques provoqués par une chute (la plupart du temps dans la salle de bains ou les escaliers !),

Un dénominateur commun :  la perte de mobilité et d’autonomie.

Par ailleurs, des études cliniques tendent à rechercher les origines de la dépression dans des causes physiologiques, entre autres axes de recherche : le vieillissement du cerveau, l’existence de lésions cérébrales, des déficiences dans la production de neurotransmetteurs, des problèmes vasculaires…

Quels traitements proposer à une personne âgée déprimée ?

Un psychiatre pourra prescrire un traitement médicamenteux adapté et contrôlé avec, cela va de soi, un suivi psychologique en parallèle.

Cette approche thérapeutique devra être nécessairement complétée par des actions périphériques concrètes visant à créer du lien social, à repenser les habitudes alimentaires notamment pour donner du goût…