Mis à jour le 15/05/2023
La colocation, mode d’habitation réservé jusqu’à présent à une jeune population, gagne les plus de 60 ans. La colocation entre seniors ne serait-elle pas une nouvelle incitation au maintien à domicile ?
Qu’il s’agisse d’étudiants ou de personnes âgées, le principe de la colocation reste le même.
Deux scénarios possibles :
-Un propriétaire souhaite partager sa résidence principale avec une ou plusieurs personnes, lesquelles lui versent un loyer.
– Des colocataires individuels se regroupent pour occuper un logement ensemble, se répartissant ainsi les frais de la colocation.
Quel que soit le cas de figure, chaque colocataire senior dispose de sa propre chambre, les pièces à vivre (salons, cuisine…) étant mises à disposition de la collectivité. Et bien sûr cette pratique est soumise à des obligations : bail, état des lieux, caution, assurance habitation…
Les modalités de la colocation entre seniors
La vie en colocation n’échappe pas à certaines obligations tant pour les locataires que pour le bailleur (propriétaire). La loi impose :
- la signature d’un bail entre propriétaire et colocataires sous la forme d’un contrat unique ou de contrats individuels. Le contrat de collocation permet de répartir la surface, d’affecter les pièces individuelles à chacun, et de déterminer les pièces communes,
- l’établissement d’un état des lieux d’entrée et de sortie par tous les colocataires,
Chaque personne âgée en colocation doit respecter un certain nombre d’obligations
- Paiement de sa part du loyer, des charges (eaux, électricité, entretien …),
- Dépôt de garantie confié au propriétaire lors de l’état des lieux et de la remise des clefs. Il est prévu que celui-ci soit rendu au dernier locataire qui quitte les lieux,
- Souscription à une « assurance habitation » des locaux adaptée à la colocation,
- Acquittement de la taxe d’habitation, celle-ci-, souvent nominative, sera répartie entre les colocataires.
Une mention importante et non obligatoire : la clause de solidarité
Compte tenu de l’âge des colocataires, un dépôt de garantie est souvent requis à la signature du bail, unique ou collectif. La clause de solidarité, non obligataire mais fréquemment ajoutée, engage les colocataires sur l’ensemble des dettes inhérentes à la location notamment en cas de défaillance de paiement de l’un d’entre eux.
Par ailleurs, les personnes âgées ou retraités s’installant en colocation, s’accordent généralement sur la signature d’un pacte de colocation, une sorte de règlement intérieur définissant les règles d’un bien vivre en collectivité.
A noter qu’une cohabitation dans le cadre d’un contrat de location ne vous empêche pas d’être éligible aux aides de l’état.
Les clefs pour bien vieillir ensemble, à domicile
La colocation entre seniors présente des avantages conséquents et en ce sens, constitue un encouragement au maintien à domicile des personnes âgées :
- Lutter contre la solitude et l’isolement : deux facteurs majeurs à l’origine des dépressions affectant malheureusement nombre de nos parents,
- Mutualiser les services : soins médicaux, aide à la personne, livraison de courses, aide au ménage, entretien du jardin, transport…,
- Supporter à plusieurs le coût du logement : loyer, charges locatives, taxes d’habitation…ce qui présente l’intérêt d’accéder à un cadre et confort de vie auquel le senior ne pourrait prétendre seul !
- Adapter la maison avec des équipements pour PMR : installation d’un monte-escalier accessible à tous, transformation de la salle de bain avec la pose d’une baignoire à porte ou d’une douche à l’italienne sécurisée (personnes à mobilité réduite)…
Il va sans dire que le succès d’une cohabitation repose pour beaucoup, sur des facteurs affectifs et humains.
La colocation entre seniors apporte un axe de réflexion et de réponse aux questions de solitude, d’isolement, de perte d’autonomie et de mobilité.
Ce nouveau mode d’habitation permet de bien vieillir chez soi en toute sécurité, la présence permanente d’autres personnes étant éminemment rassurantes pour les personnes âgées, leurs proches et les aidants.