Mis à jour le 07/06/2023
Garder le volant avec l’âge qui passe…une thématique qui n’a pas fini de faire couler de l’encre ! Les risques liés à la conduite des seniors font débat tant au niveau individuel, familial que collectif. Les acteurs de la sécurité routière, associations, corps médical, pouvoirs publics, s’interrogent sur la manière de protéger sans avoir recours à des mesures coercitives ou discriminatoires envers les personnes âgées.
Rappelons que conduire contribue à entretenir le lien social, à maintenir l’autonomie à domicile et à lutter de facto, contre l’isolement des seniors. Dés lors, des questions se posent : la loi définit-elle une limite d’âge pour conduire? Pourquoi l’âge est supposé nous rendre dangereux au volant ? Quelles préconisations pourrait-on recommander à nos aînés en matière de conduite ?
Que dit la loi à propos de la conduite des seniors ?
A la différence de nos voisins européens et sauf changement d’avis chez nos élus, les pouvoirs publics ont, jusqu’à présent, clairement signifié leur refus quant à imposer un contrôle médical régulier aux « automobilistes âgés ». Faudrait-il encore pouvoir déterminer un âge de dangerosité !
Malgré tout, le code de la route instaure l’obligation d’une « visite médicale périodique » pour les personnes atteintes d’une des pathologies ou des affections « médicales incompatibles avec l’obtention ou le maintien d’un permis de conduire » figurant sur la liste définie par l’arrêté du 21 Décembre 2005 (1).
Pourquoi deviendrait-on un « fou du volant » avec l’âge ?
Satanas et Diabolo, les célèbres protagonistes des Fous du Volant, dessin animé mythique des années 70, n’avaient pas attendu d’être âgés pour être dangereux !!
Sérieusement, même si effectivement les accidents de la route ne sont pas tous, fort heureusement, imputables aux personnes âgées, il n’en demeure pas moins que les effets de l’âge interfèrent sur notre conduite en générant des risques potentiels sur notre sécurité et celle des autres.
- La vue : en marge de pathologies spécifiques du type DMLA, glaucome, cataracte…, nous le savons tous, avec l’âge, notre vue s’altère naturellement :
- Troubles de la vision : hypermétropie, myopie, astigmatie …,
- Rétrécissement du champ visuel périphérique (espace couvert par notre œil),
- Diminution significative de la capacité d’accommodation de l’œil,
- Mauvaise perception des formes,
- Eblouissement rapide,
- L’attention et les réflexes : conduire mobilise plusieurs de nos fonctions cognitives qui, avec l’âge, tendent à se modifier en ralentissant quelque peu nos capacités à anticiper, à traiter, évaluer une information et réagir en conséquence, phénomène d’autant plus problématique en cas de situation d’urgence, inhabituelle.
- L’audition : entendre moins bien avec l’âge peut être également lourd de conséquences au volant …quand il devient difficile de percevoir les avertisseurs sonores des autres véhicules, de reconnaître le bruit d’un « deux roues » en ville lors d’un dépassement
- La mobilité : une difficulté à tourner la tête, à mobiliser ses bras, ses jambes, des maux de dos entraînent nécessairement une perte de mobilité qui impacte notre manière de conduire.
Quels conseils donner aux séniors automobilistes ?
« Mieux vaut prévenir que guérir », un célèbre adage à ne pas négliger avant de prendre le volant…
- Les véhicules récents sont conçus pour faciliter la conduite, la caméra de recul, les notifications sonores lors d’une manœuvre, entre autres, permettent de gagner en sécurité et en confort. En outre, nous ne pourrons que vous conseiller d’opter pour une boite de vitesses automatique.
- Il est possible d’adapter une voiture en cas de handicap physique ou de perte de mobilité plus sévère : commandes manuelles, volant avec boule…
- La fatigue, la prise de certains médicaments et la conduite ne font pas bon ménage. En cas de mauvaise nuit, de sensation d’épuisement, mieux vaut ne pas prendre le volant.Votre médecin référent saura vous alerter des dangers de conduire avec certains traitements.
- Un déplacement bien organisé, en dehors des heures d’affluence, en ayant pris soin de planifier son itinéraire, de prévoir un timing suffisant, d’anticiper les questions de parking devra être beaucoup plus serein et moins risqué.
- Il est parfois difficile de prendre conscience d’une perte de son acuité visuelle ou de son audition d’où l’intérêt de visites médicales régulières.
- Des stages de perfectionnement sont organisés à cet effet par les organismes d’Assurance ou les associations de sécurité et de prévention routière, …
(1) Arrêté du 21 décembre 2005 fixant la liste des affections médicales incompatibles avec l’obtention ou le maintien du permis de conduire ou pouvant donner lieu à la délivrance de permis de conduire de durée de validité limitée